Tout en un Quad Vena II Play : mes impressions

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Quand Frederic Ollive d’Audio Marketing  Services m’a fait écouter ce produit, je l’ai immédiatement trouvé agréable à écouter, et finalement il a été sélectionné pour intégrer le magasin. Difficile de proposer des systèmes musicalement satisfaisants à des prix contenus, alors, positionné juste sous les 1000 euros, cet appareil m’est apparu comme très intéressant pour qui cherche une écoute musicale, équilibrée, et raffinée a budget serré (dans le monde de la Hifi).

L’appareil est en format compact, plutôt élégant, avec en façade les boutons de sélection des sources, le réglage de volume (joliment souligné par des Led), et la mise en marche/veille. Il dispose également d’une prise casque.

A l’arrière on trouve, outre les antennes bluetooth et wifi, une entrée RJ45, 1 coaxiale, 1 optique et une USB. On dispose également de 2 entrées analogiques RCA plus une entrée phono MM. Pour terminer on a une sortie Pre-out RCA, qui permet d’utiliser un bloc de puissance externe, ou d’y connecter un caisson actif.

Le Vena II play traite les fichiers jusqu’à 192 kHZ sur ses entrées numériques et jusqu’à 384 kHz plus le DSD sur l’entrée USB. Il permet l’écoute des radios internet, des plateformes de streaming comme Spotify, Deezer, Tidal, Qobuz. Vous pouvez également lire les fichiers musicaux stockés sur un NAS connecté à votre réseau. Bref un appareil vraiment complet dans un format très compact. Il se pilote via l’application DTS Play-Fi, et dispose également d’une jolie petite télécommande en aluminium pour les fonctions principales (sélection des sources, volume, mise en veille et mute). Une fois habitué à l’ergonomie, la navigation dans l’application est facile et fonctionnelle, très correcte dans le monde des applications de streaming.

La section amplification est en classe AB, la puissance annoncée est de 2 x 45 W sous 8 ohm et 2 x 65 W sous 4 ohm. L’énergie est fourni par un transformateur torique d’environ 150 VA, et 30 000 uF assurent le filtrage. Le convertisseur quand à lui est basé sur la puce ESS Sabre 9018.

Le convertisseur Sabre apporte son savoir faire reconnu en termes de dynamique et de détail, et son intégration doit être soignée, car à aucun moment on ne note de zèle particulier qui pourrait enlever le naturel et la spontanéité à l’écoute. De son côté, l’amplification traditionnelle en classe AB contribue à ce rendu analogique, très agréable à l’écoute. Le mariage semble bien choisi et bien mis en oeuvre en tout cas, car l’ensemble propose un équilibre vraiment abouti : On a un son vivant et plein à la fois, avec un bon dosage entre détail et fluidité, entre dynamique et matière. Il va de soi qu’il ne faut pas penser utiliser ce tout en un pour sonoriser 80 m2 sur des grosses colonnes , ça n’est pas du tout pour cela qu’il est conçu. Cependant, associé à des enceintes bibliothèque ou à des petites colonnes équilibrées, il procure un vrai plaisir musical, et ne fait pas penser à un “petit” amplificateur. En effet, il fait preuve d’un bon contrôle dans la gestion du grave, qui enveloppe sans baver, et s’il est certes plutôt “tranquille” par rapport à des électroniques plus ambitieuses, n’est jamais mou ou ennuyeux, loin s’en faut ! Toute la zone du haut grave et du bas-medium est bien pleine, avec de la matière et un petit soupçon de chaleur, mais sans jamais trahir la musique. Le débat sur la neutralité sonore est sans réponse absolue, car il varie suivant la perception de chacun, mais nous sommes ici sans aucun doute dans cette zone de neutralité, avec un dosage bien ajusté qui permet de se laisser aller à la musique sans qu’un déséquilibre quelconque vienne vous déranger. Très souvent les appareils de cette gamme de prix sonnent “petit”, un peu maigre, ou à l’inverse “boomy” par manque de contrôle, et la restitution manque de plénitude et d’ampleur, et ça n’est vraiment pas le cas ici ! L’énergie restituée est ressentie comme homogène sur toute la bande de fréquences. Le haut du spectre quand à lui est bien intégré au reste, sans sur-exposition ou surbrillance. La petite touche de chaleur évoquée plus haut n’est absolument pas synonyme de timidité ou de manque d’impact, l’aigu apporte sa juste contribution pour un bon ressenti de la dynamique et pour une belle spatialisation. On a droit à une scène sonore bien développée, tout en gardant la densité sonore sur toute la largeur. on peut avoir un sentiment de plénitude, de satiété, tout en écoutant à volume modéré, et ça c’est quelque-chose de vraiment très appréciable au quotidien.

Pour sortir de l’utilisation “audiophile”, je l’ai utilisé plusieurs mois en utilisation domestique, soit en streaming, soit en TV, en utilisant l’entrée coaxiale, branché sur des enceintes bibliothèque JOY, et je dois admettre que c’est un très agréable compagnon au quotidien, il a cette capacité à proposer une écoute déstressée, analogique et non agressive, avec de la matière, et une représentation dans l’espace palpable et facile à intégrer. Il est d’ailleurs toujours à sa place, ce qui est plutôt bon signe. 🙂

Autre essai intéressant, l’utilisation de la sortie Pré-out en connectant le Quad sur un ampli de puissance montre la qualité de la section Streamer/DAC, musicale, détaillée, et avec un bel équilibre tonal. Cela laisse une possibilité d’évolution qui peut intéresser certains.

En résumé, le Quad Vena II Play est selon moi un excellent candidat pour un qui veut se constituer un petit système compact et musical. Ne faisant pas dans le m’as tu vu ni dans le démonstratif, Il s’adresse clairement aux mélomanes qui veulent simplement profiter de la musique. Il s’associera avec des enceintes bien équilibrées, et pas trop joufflues dans le bas du spectre. Les sensibilités moyennes (86 – 87 dB) ne sont pas un problème tant que l’on ne vise pas des niveaux sonores trop élevés. attention quand même aux impédances trop torturées, qui pourront pousser le Quad dans ses retranchements à niveau soutenu. Ce petit appareil à la très grande qualité de proposer pour un prix contenu une écoute qui donne du plaisir et n’est pas frustrante, on ne ressent pas de manque, et on n’est pas non plus gêné à l’écoute par un quelconque déséquilibre. Un joli tour de force à ce prix.

Pour les plus perfectionnistes, une petite optimisation de câblage est tout à fait envisageable, il y réagit extrêmement bien et il vous le rendra généreusement !